Joannie L. Handson... Come closer if you dare - u.c

C'était dit, Joannie Leene Handson aurait ce chien, avec ou sans l'accord de sa gouvernante. D'ailleurs, la jeune fille rentrait déjà dans le magasin, se précipitant sur la vendeuse la plus proche. Résignée, la gouvernante des Handson poussa un soupir et suivit la fillette à l'intérieur, sachant que contre Joannie, le combat était toujours perdu d'avance. Heureusement pour elle, son service auprès de cette famille s'achevait à la fin de la semaine. Elle aimait les enfants Handson, qui s'étaient toujours montrés très bons et polis avec la plupart des gens, elle y comprit. En revanche, elle n'appréciait que très modérément leurs parents, que l'argent avait rendu particulièrement désagréables. Du moins c'était son avis, car Joannie, elle, n'imaginait pas meilleure famille que la sienne. Elle raffolait des manières so british de son père, et de l'accent italien à craquer de sa mère. Son frère? C'était la personne qu'elle appréciait le plus, même si, bien sûr, elle ne l'aurait avoué que sous la torture.
Le chien lança un regard implorant à la jeune fille, qui s'empressa d'en lancer un à sa gouvernante. Joannie la connaissait par coeur, et savait qu'en jouant les petites filles, comme elle savait si bien le faire, elle n'aurait aucun mal à ranger la bonne de son côté. Alors qu'un nouveau soupir - plus long et plus exaspéré, celui ci - sortait de la bouche de Penelope, la bonne, donc, Joannie se saisissait du chien, et tendait d'un geste triomphant sa carte bleue à la vendeuse, qui avait sagement assistée à la scène. Sans le laissait paraître, Joannie retenait son souffle, à présent. Son compte en banque était à l'image de celui de ses parents: presque à sec, et ses petits caprices allaient prendre fin d'ici peu. Ce chien était probablement la dernière folie qu'elle pourrait se permettre avant longtemps.
Ca n'était pas évident pour la jeune femme, de passer d'un statut très envié, celui de riche héritière d'un vaste empire financier, à celui de jeune fille de classe moyenne, dont le budget se trouvait inévitablement limité. Son frère prenait les choses bien, il n'avait jamais eu une âme de flambeur. Joannie, en revanche, avait plus de mal à gérer les choses. Preuve en était l'achat de ce chien. La jeune fille adorait les animaux, certes, mais ce genre de comportement de rimait plus à rien quand on n'avait plus les moyens de se permettre tout et rien. Depuis quelques mois, elle esperait que son père parvienne à les sortir de la crise dans laquelle il les avait entrainé, lui et sa famille. Cependant, si la chute avait été rapide, remonter au sommet risquait de prendre du temps.